Respecter un nouveau né, c’est quelque chose de beaucoup moins évident que ce que l’on pense.
Imagine, tu es allongé sur le dos, tu n’arrives pas encore à te mouvoir, tu ne vois pas net à plus de 60 centimètres, tu ne connais pas ton corps, ses limites physiques, ni tes capacités motrices qui sont encore très réduites.
Et là tu entends des bruits, plus ou moins brusques, plus ou moins proches de toi, sans pouvoir les identifier.
Tu es ébloui par la lumière au plafond si elle n’est pas adaptée (on connaît tous l’inconfort de devoir s’allonger les yeux ouverts, en consultation par exemple, quand les lumières sont trop vives au plafond).
Tu vois un adulte entrer brusquement dans ton champ de vision, sans t’avoir prévenu, mince ça surprend, tu ne t’y attendais pas !
Elle/Il te saisit sans te dire ce qu’il compte faire de toi, sans te permettre de comprendre qu’il te met en mouvement, qu’il actionne ton petit bras, maintient ta tête (qui paraît encore si lourde !) alors que pourtant, ces précisions te permettraient d’être acteur, au moins par la pensée, de ce qui t’arrive.
Et puis tu pourrais en profiter pour commencer à te découvrir et établir ton schéma corporel !
C’est pas parce que tu ne sais pas encore contrôler tes mouvements ni parler que tu ne comprends rien et que tu es totalement débile, zut alors !
Et encore tu as de la chance si c’est Maman ou Papa, eux tu les connais, ils sont rassurant, tu veux leur faire plaisir, tu les aimes. Mais des fois c’est aussi des inconnus qui se permettent tout ça avec toi, sauve qui peut !
L’environnement d’un bébé et la sécurité qu’on lui permet d’y trouver sont des éléments à réfléchir.
Son confort repose sur un environnement calme, des adultes prévenants dans leur approche et leur manipulation, des activités et un mobilier adaptés en fonction de son développement psychomoteur.
Et pour cela pas de recette miracle mais une observation attentive de ses progrès et de ses acquisitions.
A la naissance, bébé aura besoin d’être soutenu par un environnement contenant.
Son tronc est hypotonique, au contraire de ses membres (hypertoniques) qu’il ne sait pas ouvrir.
Ses premiers gestes sont dus à des réflexes archaïques, qui le mettront sur la voie de ses premières acquisitions.
Souvent on a l’impression qu’il ne fait rien alors que son quotidien est extrêmement riche : il se découvre !
Vers son deuxième mois de vie, les réflexes vont progressivement laisser place à des mouvements involontaires, que bébé essayera progressivement de reproduire pour acquérir ses compétences motrices.
Pour lui permettre de se découvrir, on peut commencer à le mettre sur des surfaces plus rigides : tapis au sol. Il peut alors prendre appuie pour se mouvoir.
En découvrant ses mains, qu’il sera alors en capacité de porter dans son champ de vision, il pourra les ouvrir, les mobiliser, et commencer à s’en servir pour saisir des objets.
Ses objets mis à sa disposition devront s’adapter à l’évolution de ses capacités (taille, poids, matière, couleur, sonorité).
Au début l’enfant n’a pas de force, il faut privilégier les objets légers et faciles à saisir (ex : atome), puis diversifier progressivement.
Le temps de mise sur tapis doit lui aussi s’adapter à bébé. Il sera assez court au début car toutes ses découvertes sont épuisantes. Les premiers signes de fatigue seront l’indicateur qu’il est tant de retrouver un environnement plus contenant.
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